La Fabrique du Politique
Utopies, Émancipations, Radicalisations

Une approche interdisciplinaire du politique
Action structurante de l'Université Paris Diderot au sein de l'IHP


En bref

La Fabrique du politique est une Action structurante de l’université Paris Diderot qui compose une des axes de recherche de l’IHSP (Institut Humanités et Sciences de Paris).

Elle conjoint cinq composantes du secteur LSH de l’université et mobilise sept laboratoires de recherche dans plusieurs disciplines : anthropologie, sociologie, philosophie, histoire, géographie, Études anglophones, littérature, psychanalyse, études cinématographiques, etc.

L’objet de la Fabrique du politique est double : fédérer les approches du politique ; composer une scène de réflexion critique pour penser le rapport de l’université à la société.

Trois dimensions organisent les recherches et activités menées au sein de la Fabrique du politique :
Utopies
Émancipations
Radicalisations.

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Utopies

Loin d’être la projection hors temps et hors lieu d’une cité parfaite et irréalisable, ordonnée et harmonieuse, dont le seul destin serait de justifier les tyrannies que cet ordre idéalisé impose lorsqu’on veut le réaliser, l’utopie est ici entendu au sens du Principe Espérance (Ernst Bloch) : elle est cet excès du désir qui prévient toute société et toute conscience de se refermer sur soi. L’utopie est supplémentaire ; et excédentaire. Au lieu de se projeter dans un ailleurs et un au-delà, elle s’éprouve ici et maintenant selon sa vérité inassignable : Nowhere is now here. Aucune société mais non plus aucun mouvement social, aucune politique et aucun engagement citoyen n’aurait de sens sans cette dimension utopique qui anime le rapport social autant qu’elle le menace. Utopie désigne la dissidence qui fait lien. C’est ce que met en œuvre une fabrique du politique.

Émancipation

Au principe des formes individuelles et collectives de l’émancipation, il y des soucis, des savoirs et des pratiques de soi ainsi que des dispositifs qui tentent de déjouer les conditions d’assujettissement de l’homme et de la femme du peuple : dispositifs de détournement de la subordination salariale, savoirs médicaux opposés à l’emprise sur le corps de l’institution médicale, pratique de l’alphabétisation et de l’écriture par la mutualité, etc. Le souci de soi est aussi un souci de l’autre, dans la transmission et la circulation des savoirs et des pratiques dans un contexte communautaire. Tout en revenant sur ces savoirs, pratiques, dispositifs tels qu’ils émergent au XIXe siècle, on se propose d’en chercher les éventuels énoncés et les éventuelles actualisations dans les manières d’être et de vivre de nos contemporains.

Radicalisations

Des radicalisations s’opèrent, de toutes sortes : radicalisations politiques en période de crise, radicalisations religieuses sous l’effet du désenchantement de nos sociétés, radicalisations violentes en réaction à l’impérialisme dit occidental qu’on nomme par euphémisme globalisation. Ces différentes formes de radicalisation ne sont nullement assimilables. Mais il nous faut réfléchir aux formes que prend le terrorisme qui se revendique aujourd’hui de l’islamisme radical et aux moyens de le combattre non seulement par les armes sur des théâtres extérieurs mais par une éducation, une culture et une socialisation dans les banlieues de nos villes. Histoire, sociologie, psychanalyse travaillent ensemble à déchiffrer ce nouage de l’aliénation présentée en religion et de la violence présentée en politique, et à décrypter les modalités sous lesquelles se mettent en place des radicalisations psychiques et sociales.




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